samedi 17 mai 2014

[Interview] Sur le grill avec Silène Edgar et Paul Beorn (clap 2ème !)

Nouvel épisode dans ma série "Les interviews d'Earane".

Sur le grill aujourd'hui, je reçois Silène Edgar et Paul Beorn pour parler de leur roman à quatre mains, "14-14" paru en avril chez Castelmore.


Bon, avant de commencer, il faut bien vous conter une anecdote très comique concernant cette interview. Hier, j'ai publié cette itw sur ce même blog. Sauf que... celle-ci était incomplète ! Monsieur Beorn s'étant trompé de fichier. Silène s'en est rendue compte, me l'a envoyée et a lancé au passage quelques tomates pourries à son collègue pour l'oubli fâcheux ! Sacré Paul ! On ne lui en voudra pas, il aime les petits nounours en gomme comme friandises ! Tout lui est pardonné ! *rires*

C'est parti ! Clap 2ème !

-      Bonjour Silène Edgar, bonjour Paul Beorn. Bienvenue en ces lieux. Je suis ravie de vous recevoir tous les deux. Vous êtes correctement installés ?

       Paul (P) :  Ça va. Silène a essayé de mettre des punaises sous ma chaise, mais je l’ai repérée. J’ai
       l’habitude. 

      Silène (S) : Quelle mauvaise foi crasse ! C'est Paul qui a essayé de mettre des punaises, mais comme je l'ai repéré, il fait mine de rien ! Sinon, je suis très bien installée, merci

-          Commençons. Comment vous êtes-vous rencontrés ?

P: Sur CoCyclics, un forum et un collectif d’auteurs de SFFF, débutants ou non. Et la première fois que je l’ai vue physiquement, c’était au salon de Vannes en 2009, nous nous sommes tout de suite bien entendus. Mais pour moi, la vraie rencontre avec Silène, l’auteur, c’est la lecture de son premier roman, La saveur des figues. Un roman d’une tendresse quasi magique. Ce qui est drôle, c’est que nous nous sommes aperçus ensuite que nous avions passé notre enfance dans la même ville et qu’on avait fréquenté le même lycée en même temps dans jamais se croiser.

S: A Vannes, quand je l'ai vu, il a fait quelque chose d'incroyable : nous étions intrigués par une vieille porte dans un mur mystérieux qui semblait cacher un jardin secret. Paul a escaladé le mur pour y jeter un oeil. C'était bien le jardin touffu que nous pensions. Ensuite, j'ai lu Le Jour où et il est devenu mon ami. Même si je lui en veux toujours pour le sort qu'il a réservé à un de ses personnages. Je n'en dis pas plus, vous verrez en octobre, à la sortie du roman.

-       Votre roman à quatre mains est sorti il y a peu. Comment vous est venue cette idée ?

P: Silène m’a envoyé un message un jour qui disait, en gros : « eh, Paul, si on écrivait un roman ensemble ? ». Nous nous connaissions déjà bien, nous avions déjà monté ensemble le « GGG » (annuaire des maisons de SFFF à destination des auteurs cherchant un éditeur, via CoCyclics). Nous avions déjà cette habitude de se mettre d’accord pour prendre toutes sortes de décisions, et nous avions cette envie de le refaire. Et puis, pour ma part, je suis toujours curieux de découvrir une nouvelle façon d’écrire, j’avais envie de tenter l’expérience de l’écriture à quatre mains et je savais que si cela devait être avec quelqu’un, ce serait avec Silène.

S: Nous devions publier chacun chez le même éditeur un roman jeunesse et ça ne s'est pas fait, Paul était déçu, moi aussi, d'autant que je n'aime pas le voir triste, et que ça me donne des boutons. Alors je me suis dit, écrivons ensemble, ce sera une belle expérience, nous apprendrons beaucoup l'un de l'autre, nous progresserons ensemble.

-       14-14 est un titre assez mystérieux (enfin, pour ceux qui ne seraient pas encore au courant !). Vous pouvez nous en dire plus ?

P: Ah Ah ! Ce titre s’est imposé à nous dès le début comme une évidence. 14, c’est pour 1914. Et 14, pour 2014. Deux garçons à cent ans d’écart. On est habitué à « 14-18 », alors, 14-14, c’est un peu un clin d’oeil à ces deux dates. C’est une autre sorte d’évènement, moins tragique : la rencontre de deux époques.

S: J'aurais été dépitée si Barbara Bessat-Lelarge n'avait pas voulu de ce titre ! Pour l'anecdote, un matin, Stéphane Marsan nous envoie un message pour nous dire : « Il y a un souci avec le titre »... Aaaargh ! « il faut mettre un tiret, pas un slash. » Ouf...

-      Ecrire à deux mains est assez difficile parfois, mais écrire à quatre mains… C’est assez atypique finalement. D’ailleurs, Paul, je dois avouer que j’ai particulièrement aimé (et aussi bien ri) à la lecture de ta recette pour écrire à quatre mains sur ton blog, mais justement, n’est-ce pas malgré tout difficile cette sorte de cohabitation littéraire ? 

P: Je sais que cette réponse ne va pas faire sérieuse, mais en fait... c’était plutôt une ambiance « fous rires et plans secrets ». Nous sommes est très complices avec Silène, nous lancions beaucoup d’idées au téléphone et nous n’avions aucun mal à dire à l’autre « oui, génial, j’adore ! » ou au contraire, « désolé, mais là, tu racontes n’importe quoi ».

S: On avait peur au début, on s'est dit plein de fois « si ça ne marche pas, ce n'est pas grave, l'important c'est de rester honnête et franc l'un envers l'autre. » En fait, c'était facile ! Parce que Paul, c'est mon âme frère, en fait !

-        Comment avez-vous procédé pour l’écriture à proprement parler ?

P : Le roman se prêtait particulièrement bien à une écriture à quatre mains, avec ses deux époques, ses personnages principaux et leurs deux manières différentes de s’exprimer. Silène écrivait un chapitre en avance, par exemple, le 4, et moi, j’écrivais le 3 en essayant de dresser le plus de clins d’œil et de parallèles possible entre ces deux chapitres. Puis Silène reprenait son 4. Et enfin, nous nous relisions tous les deux, en faisant des remarques de fond ou de forme.

S: Pour la structure d'ensemble, nous employons le même process : construire la fin dans ses grandes lignes, déterminer les courbes d'évolution des personnages, définir les grands temps de l'action et après... broder !

-       En ce qui concerne le roman une fois achevé, vous saviez déjà vers qui vous tourner ? Comment avez-vous géré l’après-écriture ? 

P : Cela ne s’est pas passé de cette manière. J’avais déjà signé pour un roman chez Castelmore et Sophie travaillait pour eux à la conception de documents pédagogiques. Un jour, elle est passée dans les locaux de la maison pour totalement autre chose. Elle a croisé Barbara et Stéphane et elle leur a « pitché » notre projet, qui n’était pas encore commencé. Ils ont tout de suite été enthousiastes, ils étaient prêts à le publier ! Nous avons donc écrit le roman en sachant qu’il avait déjà son éditeur.

S: Avec un sujet d'actualité comme ça, il nous semblait essentiel d'avoir trouvé l'éditeur avant même de débuter : on n'allait pas travailler en pure perte sur la guerre de 14-18 alors qu'il nous était possible de trouver un autre sujet pour écrire à deux. Sinon, après l'écriture, ça a été un peu chaotique en terme de calendrier parce que notre bien-aimée éditrice était en congé maternité mais que le diffuseur avait besoin des ENC (épreuves non corrigées) avant la fin du congé. On voulait épargner Barbara alors on a pris particulièrement soin des corrections. La rencontre avec les représentants du diffuseur a été un moment magnifique, la préparation de la couverture, de la maquette, de la campagne médiatique, tout a été génial et nous avons vraiment l'impression d'avoir intégré une famille.

-       Aujourd’hui, le projet est dans les rayons. Un bel aboutissement après un dur labeur ?

P: L’édition, ce n’est pas vraiment un aboutissement. C’est une étape très importante, certes, mais l’aboutissement, c’est la façon dont le public reçoit le roman, ce sont les retours des lecteurs, etc. Jusqu’à maintenant, nous sommes très contents de l’accueil qui est fait à 14-14, autant chez les libraires que chez les lecteurs. C’est un presque un conte de fée.

S: Maintenant, je n'ai qu'une hâte, rencontrer les lecteurs en salon !

-        Envisagez-vous dans un avenir proche ou éloigné de réitérer cette belle expérience ?

P : Ce n’est pas prévu ! Silène et moi, nous avons chacun énormément de projets. Mais un jour, peut-être, pourquoi pas ?

S: Cela est plaisant à imaginer en tout cas. Mais je suis consciente que la magie de 14-14 est singulière, il y a eu des fées au-dessus de ce projet. Alors nous n'allons pas nous forcer, nous attendrons que les fées reviennent nous tirer par la manche

-       Une dernière question : quelles seront vos actualités respectives dans les jours qui viennent ? 

S: Pour ma part, je sorts trois romans avant la fin de l’année. En juin, un roman pour 10 ans et plus, Le club de chasseurs de fantômes, aux Editions Imaginemos, une histoire de fantômes qui se passe à La Rochelle. En juin, toujours, « Les derniers Parfaits », un roman de fantasy non jeunesse, paru en grand format 2012, sort en poche dans la collection Hélios des Editions Mnémos. Et enfin en octobre, un dernier roman sera dans les rayons : Le jour où..., un roman de dit pour « Young Adult » qui me tient particulièrement à coeur. Dans cette histoire, un jour, les adultes tombent tous les uns après les autres dans un mystérieux coma, les enfants et les adolescents se retrouvent livrés à eux-mêmes pour le meilleur et pour le pire.
 
S: En juin sortira Féelure, mon deuxième roman pour adultes, en fait une novella, en numérique chez Bragelonne. C'est une enquête policière à Brocéliande menée par la BAKF (Brigade Anti-Kidnapping de Fées). En septembre, je publie aussi chez Imaginemos, un roman qui s'appelle Le Manoir en folie, pour les 9-12 ans. Enfin, je bosse en ce moment sur un roman dans la lignée de 14-14, avec du fantastique et de l'histoire. Cette fois, on remonte en 1572, le 24 août.

-          Un grand merci à tous les deux pour ce partage et à très bientôt !

      J'espère que cette interview vous plaira ! Rendez-vous très bientôt pour un entretien avec Charlotte
      Bousquet ! 



2 commentaires:

Merci de faire vivre ce blog ! A très bientôt !

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