mercredi 16 mars 2016

Le retour du grill ! Clap 1ère : Agnès Marot

Voici venir le retour du grill ! 

A chaque rendez-vous, j'aurai le plaisir de recevoir un nouvel  invité sur mon divan pour une discussion sur l'écriture, l'actualité livresque ou autre de mes invités... bref de quoi vous donner envie de les découvrir, les suivre, et apprendre des tas d'informations sur eux !

Aujourd'hui, j'inaugure la cuvée 2016 avec une invitée-canaille, douce et agréable, une personne avec qui discuter est un plaisir: Agnès Marot.



Bonjour Agnès ! Quel plaisir de te recevoir sur mon blog ! Installe-toi confortablement !

Merci ! Je suis ravie d’être là ! Je prendrai un thé noir épicé et un peu de chocolat, si tu veux bien… 

Avec plaisir !  Je vais nous en préparer dans ce cas. Alors, dis-moi. Tu as de nombreuses cordes à ton arc, passant de récit hommage à la danse ou encore à la famille. Est-ce une volonté de ta part de te diversifier mais en gardant un certain lien avec des éléments de ton quotidien comme la danse ou les relations familiales ?

C’est surtout une question d’envie. Quand j’ai abordé un sujet, je n’ai pas envie d’y retourner : j’ai dit ce que j’avais à dire, et je préfère passer à autre chose. Chaque roman est tiré de quelque chose qui me tient à cœur – et qui est donc forcément lié à mon quotidien, à quelque chose que j’ai vécu ou que je connais bien.
C’est ce qui fait le terreau de mes histoires ; après, bien sûr, je change beaucoup de choses, de sorte qu’aucun roman ne raconte ma vie. Mais je m’inspire toujours de la réalité pour construire mes récits, c’est ma façon de les rendre plus vivants, plus proches de mes lecteurs. Je me dis toujours : si ce truc-là est important pour moi, il doit l’être aussi pour une partie des lecteurs. J’ai envie de partager avec eux ce qu’il m’inspire.

Tu as déjà plusieurs romans à ton actif et, personnellement, je trouve qu’aucun ne ressemble à un autre, ils ont chacun leur identité propre. Comment gères-tu le travail sur un nouveau roman ? Les autres t’inspirent-ils dans ta façon d’aborder la narration ou est-ce quelque chose qui te porte là où le vent te mènera ?

C’est plus une question de feeling. Ce qui m’intéresse, dans un roman, c’est avant tout les personnages et leurs relations, leurs émotions ; j’essaie donc de choisir la narration qui me permettra de les mettre le plus en valeur, que je l’aie déjà utilisée avant ou non.
Par exemple, je n’aime pas écrire en narration omnisciente, passer d’un personnage à l’autre selon les besoins ; je trouve qu’on ne se confronte pas assez aux questions terribles qui se posent dans les relations humaines. Que pense l’autre, pourquoi agit-il ? Ces questions ont toujours une forte influence sur les choix des uns et des autres, et c’est là-dessus que j’aime jouer.

Dans La Couleur de l’aube et Notes pour un monde meilleur, justement, je joue sur deux points de vue internes qui s’opposent et s’entremêlent, et me permettent de montrer une même scène sous deux jours complètement différents, avec des enjeux qui varient pour chaque point de vue. Le Secret des Bois-Noirs, pour les plus petits, se prêtait plus à la focalisation interne (3e personne du singulier, mais on est focalisé sur un personnage en particulier), parce que j’allais moins en profondeur dans la psychologie du personnage et je me concentrais sur les interactions du groupe de cousins.
En général, le choix se fait assez vite, assez naturellement.

Quand tu es en phase de premier jet, comment te prépares-tu ? Es-tu plutôt jardinière ou architecte ?

Jardinière, à fond ! Avant de commencer à écrire quoi que ce soit, je laisse le sujet mûrir pendant des mois dans ma caboche. Les idées s’entremêlent, j’en oublie certaines (elles devaient être mauvaises ;-) ), d’autres s’ajoutent sans que je sache encore comment les lier. Je commence à entendre la « voix » de mon personnage principal, à dessiner son caractère.
Et puis un jour, pouf ! Tout se met en place. Je suis prise d’une sorte de frénésie pendant laquelle, en une heure ou deux, je pose les grandes lignes du roman (situation initiale/enjeux pour le perso / courbe d’évolution du personnages, évènements principaux / résolution finale). Ca fait moins d’une page, en général. Là, je laisse encore reposer jusqu’à trouver le temps d’écrire ; en général, c’est Muse qui décide que je ne peux plus attendre, quand les scènes se bousculent trop dans ma tête et qu’il faut que je m’y mette. D’ailleurs, je suis précisément à ce stade de mon prochain roman YA.

Certains auteurs ont besoin d’une atmosphère qu’ils qualifient de propice pour écrire. Quelle est la tienne ?

Ça dépend. Quand je me lance dans un nouveau projet, j’ai besoin de calme, et de longues heures dispo devant moi pour avancer en prenant mon temps. Dans mon fauteuil, avec le matou qui ronronne sur les genoux et le thé chaud.

Une fois le projet lancé, je peux écrire à peu près n’importe quand et dans n’importe quelles conditions pourvu que j’aie une heure devant moi. Des fois, quand j’ai du mal à me concentrer ou que le silence me pèse, je mets un casque avec de la musique dans les oreilles, ça donne un élan particulier à la scène.

Tout le monde sait que bon nombre d’écrivains ont une petite boule de poil à leur côté, qui souvent leur mènent la vie dure quand ils décident que leur maître n’écrira pas du tout. Fais-tu partie de ceux-là ? (moi je connais déjà la réponse, mais peut-être pas tout le monde !)

Voui ! Il y a un peu plus de trois ans, j’ai accueilli une merveilleuse panthère de poche à la maison, toute mignonne, toute flipette, qui passe son temps soit à me demander de jouer avec elle en déposant ses jouets à mes pieds, soit à roupiller sur mes genoux. Oh, elle fait aussi super bien la star avec mes romans…


Tu jongles entre différentes casquettes au quotidien. De l’auteure en passant à l’éditrice, tu disais justement sur ton blog ne pas être une sur-femme. Mais n’est-ce pas un peu complexe au quotidien ? Quelle est ta stratégie miracle ?

C’est parfois un peu compliqué, c’est sûr, et comme je le disais sur le blog ça demande souplesse dans le planning pour s’adapter aux imprévus, et organisation pour ne pas confondre tous les projets et les dates de rendu. 

Ma stratégie, c’est de faire un planning et une liste de choses à faire par jour/par semaine, et de le tenir. Et dans les moments de bourre, de remettre à plus tard tout ce qui n’est pas urgent (il m’arrive de délaisser le blog, par exemple, comme en ce moment, ou d’être moins présente sur les réseaux sociaux, ou de prendre un peu de retard dans la lecture de manuscrits…)

Oh, et de ne jamais négliger le sommeil ou les loisirs. J’essaie de ne pas travailler le weekend par exemple, en fait c’est même rare que je touche à l’ordi à ce moment-là. De toute façon, quand j’ai pas assez dormi, je suis bonne à rien ^^


Ton nouveau roman, I.R.L., va paraître en avril 2016 chez Gulfstream. J’imagine aisément que tu es que tu es plus que contente ! 
Une présentation en quelques mots pour nous mettre l’eau à la bouche ?
Bien sûr que je suis contente !!! En plus, l’équipe fait un super boulot, c’est génial de bosser avec eux.
Pour la présentation, vous pouvez bien sûr lire le 4e de couverture.

Mais, pour les curieux, il s’agit de l’histoire de Chloé, une ado ordinaire amoureuse d’un garçon ordinaire… jusqu’au jour où elle découvre des caméras partout dans la ville. Et qu’elle est la seule à les voir. Elle remarque alors des choses étranges qu’elle n’avait jamais questionnées, réalise qu’elle agit parfois de manière totalement incongrue et l’oublie aussitôt ; tout lui semble soudain beaucoup moins ordinaire.
Et puis, elle se met à recevoir des mails anonymes d’un mec un peu flippant, « L. », qui lui explique qu’elle est en fait le personnage d’un immense jeu vidéo. Ce qui ne va pas lui plaire – mais alors pas du tout !

Petite indiscrétion à présent. Je sais que tu travailles sur un projet secret pour les éditions Play Bac. Peux-tu nous donner un petit indice (tu vois, je joue beaucoup sur le petit ^^ Et j’ai du bon chocolat belge à monnayer au cas où… et du thé également !) ?

Aaaah je ne résiste jamais au chocolat belge, mais je ne peux malheureusement pas dire grand-chose, même si j’en meurs d’envie ;) Il s’agit d’une commande, et je ne peux révéler ni le public ni le sujet. Mais, je m’amuse bien, et c’est assez différent de ce que j’ai déjà publié par ailleurs ! 

Dernière question pour toi. On te demande souvent aux auteurs de donner des conseils à ceux qui veulent écrire et espèrent se voir un jour publié. Je ne te demanderai pas de conseils sur comment écrire ou que faire pour y parvenir mais plutôt sur ce qu’il faut éviter de faire quand on est un auteur qui se lance auprès des éditeurs. En tant qu’éditrice, que pourrais-tu conseiller d’éviter ?

D’essayer de se vendre à tout prix. Le roman parlera de lui-même : je suis contente de savoir si vous avez déjà publié autre chose ailleurs, mais je n’ai pas besoin d’en savoir plus sur vous. Et pour l’intrigue : de ne jamais oublier votre fil rouge !

Un immense merci, Agnès. C’est un vrai plaisir de partager ce moment par écran interposé (en
attendant de se voir I.R.L.) !

Hé hé ! Je ne me lasserai pas de ce jeu de mots ;)  Ce fut un plaisir aussi, merci pour ces questions très intéressantes !

 Avec plaisir !



Vous pouvez retrouver Agnès sur blog, à cet endroit.
Si vous voulez découvrir le trailer de I.R.L., c'est par ici.
Et pour le découvrir en avant-première, rendez-vous au SDL de Paris ce weekend !



Quelques autres ouvrages d'Agnès :




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